Dans cet album, Yann et Schwartz font de Fantasio un inventeur frénétique ! il est vrai que la pénurie générale engendrée par la dureté des temps favorisait l'éclosion de ce talent bienvenu ! Dès le début de l'album, Fantasio vient incognito menacer Spirou, en allemand, en lui pointant sous le nez une arme terrifiante... qui s'avère être un pistolet à peinture de fort débit : le fantaérosol, qu'il présente modestement comme une de ses plus géniales inventions !... 
(Les illustrations ci-dessous sont extraites de la version bruxelloise de l'album, Le  Kastar des Marolles.)

  Pour sa Fantamobile (cf. ci-après), Fantasio a mis au point un carburant économique et révolutionnaire : le fantazogène,  dont il définit lui-même la composition après que, trompé par sa couleur, un doryphore l'a pris, à son détriment, pour une boisson belge...

  L'appartement de Fantasio à Bruxelles regorge d'inventions diverses de son cru, dont "la plus bath", selon lui, est le téléfantascope,  qu'il teste en espionnant son voisin d'en face, le boucher Vécot. L'appareil est muni d'un capteur de son à distance...
Fantasio tient tant à son instrument, qu'il l'emportera lorsque les "doryphores" allemands arrivent chez lui...

  Pendant la guerre, la pénurie d'essence entraîna l'adaptation de nombreuses voitures au gazogène, dont la Citroën Traction. Dans le Groom Vert de Gris de Schwartz et Yann, Fantasio met au point cette exubérante Traction 11BL à gazogène, baptisée Fantamobile dans l'album TT (Dupuis) de la Femme-léopard.
Après-guerre, dans La Femme-léopard, suite de l'album précédent, Fantasio est contraint de conduire la femme-léopard de Bruxelles à Paris dans cette peu discrète voiture "zazoue"...
Noter, dans le deuxième album, l'apparition de butoirs de pare-chocs qui, dans la réalité apparaissent effectivement sur le modèle 1947 (mais la voiture reste bien un modèle d'avant-guerre, avec son capot à volets); ce point a été rectifié dans le dernier album de la trilogie...

  Séverin croque, en une série de tableaux pleins de vie, l'existence mouvementée et périlleuse à Bruxelles sous l'occupation national-socialiste. De quoi faire bouillir l'imagination débordante de Fantasio, qui expérimente sur cette Citroën type C (?) un système d'énergie de substitution (voiture à gaz ?...)

  Si l'autoradio date du milieu des années 1920 en Amérique, il n'apparaît en Europe qu'en 1932.
Fantasio, lui, est un visionnaire : il invente un lecteur de disque (... vinyle, bien sûr !) embarqué ! Son prototype, selon l'inventeur même, a toutefois un disaïne provisoire...

Durant leur séjour forcé à Léopoldville (Kinshasa), Fantasio a mûri un projet en secret, et fait charger une mystérieuse caisse sur sa "Traction"... << L'une de mes plus "tof" inventions >> se contente-t-il de répondre à Spirou qui l'interroge...
Arrivé en brousse, leur voiture bloquée par un troupeau de buffles, Fantasio peut alors fièrement démontrer l'intérêt de son invention : une sirène tonitruante "anti-appeau", en quelque sorte, destinée à repousser divers animaux plus ou moins indésirables... Sauf que les cris diffusés servent, finalement, d'appeau véritable...
Fantasio n'aura pas le temps de nommer cette remarquable (!...) invention...

  Pour obtenir l'héritage de feu leur oncle [Tanzafio],  Fantasio et Zantafio doivent se mesurer en réalisant 3 exploits, dont le premier consiste à "inventer un appareil nouveau, original, et d'intérêt public". Ces lunettes... spéciales constituent la première réalisation de Fantasio, après une nuit de travail...
Noter que de telles lunettes existent aujourd'hui, présentées comme "version d'essai" gadget, mais réellement fonctionnelles...

  Deuxième tentative de Fantasio, qui lui a demandé une journée de cogitation...

  Quatre jours de travail ont cette fois été nécessaires à Fantasio pour aboutir à cette troisième réalisation, sur base de Citroën 5 HP type C des années 1920...

  ... Mais rien ne peut décourager Fantasio habité d'une fureur créatrice ! Il lui faudra certes deux semaines de labeur acharné pour aboutir à ses fins : mais le résultat,  un petit hélicoptère dorsal portable, semble probant... Spirou, qui pilote le fantacoptère pour la démonstration officielle, en "profite" même pour sauver un jeune garçon prisonnier de sa maison en flammes !...



On reverra cet engin en quelques occasions au cours de la saga Spirou & Fantasio :





N.B. : Quelque temps après, l’armée américaine mettra à l’étude un projet de machine volante à hélices; mais un engin à réaction à décollage vertical lui sera finalement préféré.
Léonard de Vinci avait déjà imaginé une Vis aérienne, un aéronef à hélice à vol vertical, considéré comme un précurseur de l’hélicoptère; mais il n'était mû que par la seule force musculaire, ce qui le rendait irréaliste...

En mai 2008, le génial inventeur et industriel japonais Gennai Yanagisawa effectua un vol de démonstration de son BDH-4 (Boy's Dream Helicopter) à Vinci, près de Florence, pour honorer la mémoire de Léonard de Vinci. L’appareil est aujourd’hui construit en petite série sous forme de kit chez Esco, une société de haute technologie fondée par M. Yanagisawa.
L’appareil pèse environ 75 kg (sans son pilote) pour une longueur de 3,96 mètres (rotor compris), et peut atteindre une altitude de 150 mètres, avec une autonomie de 30 minutes. Sa vitesse maximale est de 90 km/heure.

2016 : Dans Supergroom (repris dans l'album Les Folles Aventures de Spirou, H.-S. 5), le Comte améliore le fantacoptère : l'hélice en devient à volonté détachable, ou rétractable...
2018 : L'album Le Triomphe de Zorglub met aussi en action le fantacoptère, aux mains de l'acteur jouant Spirou, comme aussi de son inventeur lui-même...

  Cette histoire était prévue pour le n° 2 d'un éphémère Spirou de poche, qui ne dépassa jamais le n° 1 ! Fantasio y fait à Spirou la démonstration de sa nouvelle invention : des patins téléguidés, dont chacun est muni d'un petit moteur électrique commandé à distance pas un boîtier de télécommande.
Bien sûr, ces patins sont surtout une source de gags dont pâtit le pauvre Fantasio... et quelques autres sur son passage !

L'épisode, resté 30 ans inédit, fut publié pour la première fois en 1987 dans le tome 8 de l'Intégrale Spirou et Fantasio éditée par Rombaldi (titré Marsupilami), puis repris en 1989 dans les Mémoires de Spirou, qui en restent une édition de référence (oublions vite l'Intégrale à son sujet...). Il figure aussi dans «Capturez un Marsupilami » («Marsupilami » n° 0), Marsu Productions, 2002.

  L'émir Ibn-Mah-Zoud, roi du pétrole [...de mèche avec Franquin !], a détruit accidentellement la splendide Turbotraction de Spirou et Fantasio. Spirou envisage de la remplacer par une... banale Citroën 2 CV !... quand Fantasio lui présente une antiquité, une vénérable De Dion-Bouton 1912, offerte par un sien oncle, Gustave (dont on n'entendra plus jamais parler par la suite !). Les dessins ci-dessous démontrent les dispositifs nouveaux dont Fantasio a cru devoir la doter...
Il s'agit davantage de "gadgétisation" que d'une invention à proprement parler; elle utilise de plus telle invention d'un ami à lui. Pourtant, il a fallu plus de 10 jours, et des kilos de plans, à Fantasio pour obtenir cet étonnant résultat... Dans ces conditions, il eût été incongru d'omettre ici cette création pour le moins originale !
In fine, c'est Ibn-Mah-Zoud qui récupérera la farcesque voiture, en échange de la rutilante Turbot 2 qu'il offre à nos amis pour les dédommager de la Turbotraction perdue !

   Tout début des années '60.... Le Comte a disparu.... enlevé par des agents du KGB ! Et Spip est retrouvé comme hypnotisé... il n'a plus qu'une idée en tête : filer vers l'Est ! C'est l'effet du G.P.S. (!), un rayon, mis au point par les Soviétiques, qui inhibe la volonté de l'irradié en l'attirant irrésistiblement vers la source émettrice...
Spirou et Fantasio décident aussitôt de partir en "reportage" en URSS pour délivrer le Comte, qu'ils... comptent (!) retrouver en utilisant Spip comme... boussole ! D'où cet ingénieux appareil inventé par Fantasio pour contrôler l'aimantation de Spip vers les ravisseurs du Comte et leur émetteur...

   Après l'arrivée de Gaston dans les bureaux du Journal, c'est lui qui va progressivement reprendre le rôle d'inventeur impulsif... Il invente ainsi un "appuie-tête de bureau", qui lui permet de se reposer... avant de commencer à travailler !
Cette trouvaille ingénieuse redonne illico à Fantasio sa démangeaison d'invention : il revient nuitamment "bricoler" la machine à roupiller de Gaston, pour en transformer radicalement l'application, comme il est démontré ci-dessous...

  Pour trouver un successeur à Fournier, A. de Kuyssche, alors rédacteur en chef de Spirou, élabore le scénario de l'épisode court Le Fantocoptère solaire. Il le soumet à son candidat préféré, Stéphan[e] Colman, qui n'ira pas au-delà d'une page ou deux; puis (en traînant les pieds...) à Nic, qui le réalise intégralement.
Dans cet épisode, Fantasio reprend complètement le principe de son fantacoptère, en choisissant de l'alimenter désormais par l'énergie solaire, ainsi qu'il l'explique dans l'extrait ci-dessous.
Cet épisode fut publié pour la première fois dans le journal de Spirou n° 2217, en octobre 1980, repris en 1989 dans l'album anniversaire Les Mémoires de Spirou, puis ultérieurement dans l'album hors-série La Voix sans maître (2003).

  Les 3 savants "un peu fous" de la Ceinture du grand froid (1981) sont partis sur une planète sœur, laissant à nos amis une mystérieuse boîte noire (B.N.) contenant le résultat de plusieurs dizaines d'années d'expérience...
Bien entendu, cette BN ne saurait laisser Fantasio indifférent ! L'une de ses premières réalisations à partir de la BN est le fantajet, un véhicule volant léger révolutionnaire, muni d'une bulle (il sera d'ailleurs renommé fantabulle à la fin de La Boîte Noire).
Un premier modèle, monoplace (ci-dessous, 2 premières images), sera détruit par Spirou lors de l'enlèvement de Fantasio. Lequel en reconstruit une version biplace, à bulle double, qui sera abattu par le commandant Alexander dans le désert de Widji (ci-dessous).
Impénitent,  Fantasio construira dès son retour un troisième fantabulle (son nouveau nom; avant-dernière image), aussitôt détruit par sa maladresse...

Au cours de l'album suivant, Les Faiseurs de silence, on retrouve un nouveau fantabulle, biplace, cette fois à bulle unique, que Spirou et Fantasio utilisent vers la fin de l'album pour reprendre l'aspison des mains du commandant Alexander (dernière image ci-dessous)...

  Poursuivant l'exploitation de la Boîte noire, Fantasio a mis au point l’aspison qui, comme son nom l'indique, aspire les sons. Mais il reste un très gros problème : comme pour tout... aspirateur, la capacité de l’aspison n’est pas infinie ! À terme, il faut le vider, en évacuant d'une seul coup les millions de décibels avalés !...
Bien entendu, l’aspison va intéresser au plus haut point le commandant Alexander et son éternel complice Kalloway, toujours à l'affut des faits et gestes de nos héros. Ils s'en emparent, et l'utilisent aussitôt pour braquer la banque N.O.T. sans que soit émis le moindre son… Pas d’alarme, pas de cris, pas d’appels au secours pour déranger les malfrats en pleine occupation !
L'aspison récupéré sera finalement coulé dans un bloc de béton, et largué en plein océan...



N.-B. 1 : Un prototype a déjà été vu dans une aventure de la petite Sophie, de Jidéhem et Vic, en 1965 (La bulle du silence). Cauvin, qui avait tout à fait oublié ce récit de son ami Jidéhem, fera amende honorable à la planche 35 des Faiseurs de silence...

N.-B. 2 : Profitons de la présente notice pour regretter ici très vivement que NIC n'ait pu réaliser le dernier épisode, Spirou et les Diskies, qu'il avait entrepris. Il arrive trop souvent que les projets d'un artiste apparaissent remplis de promesses auxquelles un mauvais coup du sort (en l'occurrence la politique éditoriale erratique de l'époque chez Dupuis) vient briser les ailes... Ainsi, dans un registre plus sombre, l'auteur dramatique Casimir Delavigne emporta-t-il prématurément dans la tombe 3 actes de son ultime tragédie, Mélusine, dont la Mort ne lui permit de transcrire qu'un seul acte enchanteur...

  Spirou et Fantasio projettent une expédition au Touboutt-Chan, pays fermé et dangereux, mais désespèrent d'y parvenir, faute d'argent.  Fantasio, pour sa part, prend à charge de tester le matériel; en l'occurrence,  des chaussures à ventouses de son invention : et qui marchent (normal, direz-vous, pour des chaussures...) - enfin, pratiquement !... À défaut de... trouver chaussure à son pied (!), Fantasio pourra coiffer les lauriers de l'inventeur malheureux, sous la forme d'un superbe... pansement !



Yoann et Vehlmann reprendront cette invention au tout début (planche 0 de l'album) de La Face cachée du Z, où Fantasio les utilise pour monter sur le toit du château de Champignac, réparer les dégâts causés par Zorglub au cours de l'album précédent... et que Fantasio n'arrange pas vraiment !!
[Noter l'incohérence du dessin entre les 2 premières cases, adjacentes : la zone déjà couverte en haut du toit a... disparu ! Yoann est, hélas, coutumier de ce laisser-aller, il est vrai sans conséquence; au reproche qu'on lui en fait, il répond en évoquant semblable décousu chez le maître Franquin !...]

  Au début des années 2000, Spirou et Fantasio se retrouvent orphelins... L'inflexion radicale que prétendaient infliger à la série MM. Tome et Janry avait fortement déplu, y compris au sein des Éditions Dupuis... Si l'on n'osa pas les "remercier", c'est sans doute avec un vif soulagement qu'on les vit quitter les rênes... ce dont ici l'on se félicite ! Qui pour les remplacer ?... L’Éditeur, dans un premier temps, choisit Vehlmann comme scénariste, à charge pour lui de trouver un dessinateur ! Il confia alors le scénario d'une histoire courte en 5 pages à plusieurs d'entre eux, dont Yoann...

Le Fantaspeed est une nouvelle machine volante inventée par Fantasio, une sorte de scooter des airs...


N.B. 1 : On pourra admirer le travail de Clarke sur le même sujet directement sur son blogue. Si l'on comprend les réticences - et la modestie, surtout - de Clarke au sujet de cette réalisation, l'on s'associe ici pleinement aux commentaires en souhaitant la publication pour quelque occasion...
N.B. 2 : Suite à de nouvelles tergiversations, Vehlmann préféra (temporairement) jeter l'éponge... Il prendra sa revanche après l'intermède Morvan & Munuera, qui n'auront pourtant pas démérité.

  Dans cet épisode court fantaisiste, en phase avec un n° spécial chamboule-tout, Fantasio est gendarme... ce qu'il aurait été "dans tous les cas" !... Mais cela n'empêche pas l'inventivité...
À preuve, sa dernière invention : le fanTaser, qui va chatouiller le malfrat jusqu'à le rendre inoffensif !

 Fantastik le Mirifique (!) vole (littéralement...)  au secours de Spip, retenu à Bruxelles, dans un bâtiment de l'U.E. ultraprotégé (z'ont plutôt intérêt, en effet...), et plus précisément dans les caves, où s'est installé le B.A.D.A.S.S. (Bureau Administratif des Affaires Sensibles Superhéroïques)... Il s'y fait précéder d'une souris blanche télécommandée de son invention...

 ... laquelle diffuse une poudre soporifique... aux effets plutôt surprenants ! Il est vrai que le comte de Champignac est passé par là...