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![]() Les Voitures de J.-L. Béghin pour SPIROUC'est un honneur insigne qui
nous est fait de pouvoir vous présenter, en
"profitant" de ce dossier illustré sur les Voitures de
Spirou, des images véritablement EXCEPTIONNELLES : une
série de documents de travail de deux grands
dessinateurs du Journal de Spirou, co-auteurs du
mini-récit « Comment
elle est née ? » signé Jean-Luc "ENGELS" au
dessin, sur scénario de O. JOLY, avec la collaboration de... FRANQUIN !!!
Ce mini-récit, n° 201 de la série, est inclus dans le JdS n° 1345, un n° spécial "Auto" paru le jeudi 23 janvier 1964, repris dans l'Album (recueil) n° 92. Fait relativement peu courant, si le supplément Auto manque au recueil, le mini-récit, lui, y est bien présent. Il retrace l’histoire de l’Automobile, depuis les temps les plus reculés, par l’excellent Octave JOLY, scénariste prolifique à qui l'on doit entre autres la majorité des Histoires de l’Oncle Paul. Le dessin est donc assuré par un certain... Jean-Luc Engels (seul M-R signé ainsi à priori). Un mini-récit d’exception, puisqu’ y paraissent, dessinés par Franquin en personne, SPIROU, FANTASIO et GASTON, aux premier et quatrième plats, ainsi qu’à la page 3, la principale dans le cadre de cette petite étude. ![]() Passionné depuis toujours par l'aviation et le dessin, c'est tout naturellement que J.-L. Béghin oriente sa carrière vers le dessin de nature technologique : une "Histoire de la Jeep" pour un magazine de l'armée, une collaboration (non créditée) à l'album " Suspense à Indianapolis " (1966) de Michel Vaillant, etc. Passé chez "Spirou" , où il officiera entre les décennies 1960 et 1980, "Jean-Luc" y illustre le "Coin des dégourdis" et la rubrique du "Fureteur", y remplaçant Eddy Paape parti chez... Tintin ! Il signe également plusieurs "Oncle Paul" de 1965 à 1970. Au début des années 70, il collabore avec Jidéhem sur de nombreuses rubriques "Starter" (Jeep lunaire, Simca Rallye 2, etc.) Mais il va véritablement se révéler un Maître par ses articles et reportages consacrés à l'aviation. La série de posters et reproductions "Vous êtes dans le cockpit", entre autres, lui valent une incontestable célébrité; grâce à une perspective unique, et un souci du détail poussé à l'extrême, on a l'impression d'être réellement aux commandes des avions représentés (Bell-XS1, Douglas C-47, F-16 ou B-747, pour n'en citer que quelques-uns). Toujours pour "Spirou", J.-L. Béghin effectue plusieurs reportages aux États-Unis, entre autres pour assister au décollage de la mission lunaire Apollo 16 (1972). Ces articles lui confèrent une notoriété sans cesse accrue dans le milieu de l'aviation, qui lui permet de voler sur de nombreux types d'avions. Il devient membre d'honneur du 350 Fighter Squadron de la force aérienne belge, ainsi que du 439 "Tiger" Squadron de la Royal Canadian Air force. Fin 1976, J.-L. Béghin émigre aux États-Unis, d'où il poursuit sa collaboration au journal de Spirou avec des rubriques résolument tournées vers l'Amérique. Ses chroniques "Bons baisers de Californie", illustrées de photos et dessins, font découvrir, à des milliers de petits lecteurs européens, cet Etat et son art de vivre spécifique, sous tous ses aspects : culinaire, sportif, culturel, automobile, etc. En 1982/83, il entame "Si l'Amérique m'était contée", décrivant hebdomadairement les 50 états d'Amérique. Puis, de 1984 à 1986, il couronne sa carrière à "Spirou" par les aventures de "Hubert B. Rainbow", série de gags en une ou deux planche(s), prétexte à faire découvrir la Californie aux lecteurs. Sans abandonner le dessin, Béghin rejoint en 1982 le bureau américain d'"Air France", dont il devient près de vingt ans "chef des opérations au sol" à l'aéroport de Los Angeles. Désormais "actif" retraité, J.-L. Béghin se consacre plus que jamais à ses deux passions, reprenant l'illustration de cockpits, et assurant la mise en valeur de son impressionnante collection d'objets "aviation". Par ailleurs, il collabore au magazine français Aviasport, où il publie une série de chroniques axées sur l'aviation en Californie.
Voici
maintenant, révélés pour la toute première fois, une
exceptionnelle
série de documents retraçant les grandes phases de
l'élaboration graphique du mini-récit Comment
elle [l'Automobile] est née..., publié en 1964,
pour les pages dues à la collaboration de J.-L. Béghin et de
Franquin.
L'on pourra voir des pages encrées, d'émouvantes indications de couleurs dues à Franquin en personne pour ses personnages... Nos remerciements les plus vifs s'adressent à Jean-Luc Béghin qui nous a, de son propre chef, communiqué ces dessins extraits de ses archives personnelles, et en a autorisé la publication sur ce site, qui s'en trouve grandement honoré.
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Ci-dessus, la version originale encrée de la
couverture de ce fameux
mini-récit. Le berceau sur lequel se penchent
attendris Spirou,
Fantasio et Gaston abrite une voiturette RENAULT type
A de 1898 (moteur
monocylindre De Dion-Bouton de 273 cc, 1,75 CV),
première voiture munie
d'une boîte à prise directe. Le modèle est
parfaitement reproduit !
Noter qu'initialement, la signature du dessinateur était l'alors habituel Jean-Luc; l'addition "ENGELS" n'est venue que plus tard, pour la publication... ![]() Version originale encrée de la page 3 du mini-récit. ![]() Page 3 du mini-récit (en haut) : indication des couleurs par FRANQUIN. À gauche ci-dessus, on reconnaît une CHRYSLER Valiant australienne, modèle 1962 (clone de la PLYMOUTH Valiant américaine 60/61) : ![]() ![]() Vue plus précise des indications de couleur par FRANQUIN pour la page 3. ![]()
Le cabriolet sportif mystérieux dont
SPIROU prend le volant, accompagné de Fantasio et
Gaston.
Malgré qu'on en ait, il n'a pas été possible encore d'inscrire un nom sur cet attrayant petit bolide... Dans son souvenir, Jean-Luc Béghin pensait qu'il pouvait s'agir d'un modèle italien; des recherches en ce sens n'ont pas abouti... À la réflexion, l'auteur admet volontiers qu'il avait pu réaliser une création pure (au style alléchant !), en synthétisant les traits de plusieurs modèles existants. On peut rapprocher ce modèle des Bizzarini GT 5300, pour la forme de la calandre; mais la voiture est apparue courant 1964... Il évoque aussi l'avant d'une T.V.R. Grantura de 1960, mais sa partie arrière n'a aucun rapport, et surtout, elle n'a pas existé en cabriolet ! L'élément stylistique le plus intrigant est cette disposition des clignotants AV à l'extérieur des phares, qu'il ne nous a jamais été donné de rencontrer... ![]()
Dernière page du mini-récit, où l'on voit cette fois
Spirou au volant
d'une monoplace anglaise (en compétition
internationale, les voitures
portaient alors une couleur indiquant la nation de
leur écurie, au lieu
d'être comme maintenant affublées de criardes
livrées publicitaires, à
la sauce américaine).
Il s'agit de la Lotus 12 F.1 pilotée par Graham Hill au Grand-Prix de Monaco 1958. Le pilote était sans casque (... mais pas dans la réalité) !!...
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