Les (rares...) Voitures de SECCOTINE...

Seccotine fait irruption dans les Aventures de nos amis derrière un... pistolet (factice !), en leur criant : "Haut les mains !"... (La Corne de rhinocéros, 1952). En matière de véhicules, elle fait corps avec une éternelle Vespa, jusque dans ses aventures les plus récentes... On la voit beaucoup plus rarement en voiture ! Sa première apparition sur quatre roues date pourtant de 1953, au volant d'un original cabriolet Ford "woody" de 1946-1948. Temps béni où les dessinateurs savaient enrichir leurs aventures de véhicules surprenants ! Fournier sera heureusement de ceux-là... De nos jours, Olivier Schwartz relève brillamment le flambeau en ce domaine; mais il n'a pas (encore ?...) eu l'occasion de motoriser Seccotine...

Profitons de ce préambule pour rappeler qu'A.C.M.A. (Ateliers de Construction de Motocycles et Automobiles, sis à Fourchambault), qui assembla en France les scouteurs Vespa de Piaggio (celui de Seccotine a été produit en Belgique par la.M.I.S.A., à Jette (Bruxelles), depuis le 1er janvier 1955 - la distribution étant assurée par la firme Bevelux, qui couvrait également les Pays-Bas et le Luxembourg); ACMA, donc, a aussi produit une automobile, la Vespa 400, également développée par Piaggio. Présentée au Salon de Paris 1957, elle fut fabriquée par l'ACMA jusqu'en 1961, à environ 31.000 exemplaires. L'usine ferma fin 1962...

N.B. : Les dates indiquées pour les aventures, s'il y a lieu, sont celles de la publication dans l'hebdo, qui peut être très antérieure à l'Album correspondant.
 

Liste des Marques représentées

FORD
Voir la notice relative à FORD (USA) sur la page des Voitures américaines de SPIROU.
TYPE
Carrosserie
Année(s)
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance
Poids
Vitesse maxi
0-100 km/h

Super Deluxe Sportsman
cabriolet ("convertible")
1946
V-8
3923 cc
101 CV (SAE)
1515 kg
126  km/h
 22,2"
André FRANQUIN :
Le Dictateur et le champignon ('53)
(Intégrale tome 3)


Dans Le Dictateur et le champignon, Spirou et Fantasio sont partis en Palombie pour y libérer le marsupilami, suite à la fermeture définitive du zoo qui l'abritait. Sur place, ils tombent littéralement (!) sur les forces de répression mises en œuvre par un nouveau chef d'État, le général Zantas. Faits prisonniers à Chiquito par les gardes-chiourme du régime, ils ont dû se résoudre à être "engagés" par Zantas, pour mieux contrecarrer ses projets belliqueux... Leur arrive une aide imprévue : l'intrépide Seccotine... On la voit ici, encore incognito, qui cherche à contacter nos héros...
Elle a loué à cette fin un cabriolet Ford Super Deluxe Sportsman, à carrosserie de style "woody", une mode très prisée outre-Atlantique, et qui s'éteindra vers la fin des années '50, victime des difficultés d'entretien des boiseries.
Le modèle de Seccotine est précisément du millésime 1946, comme en attestent les clignotants rectangulaires au-dessus de la calandre; dès l'année suivante, ils deviennent latéraux, de chaque côté de la calandre, et sont de forme ronde.
En cette année de reprise des productions civiles après la fin de la guerre, cette voiture est la seule authentique nouveauté présentée par Ford-USA,  pour répliquer à la Chrysler Town & Country cabriolet de même style présentée auparavant. De réputation flatteuse, cette Ford fut néanmoins desservie par un prix élevé (c'était à l'époque le modèle le plus cher de la gamme). Elle n'était disponible qu'avec un moteur V8, contrairement aux autres modèles de l'année, pour lesquels l'acheteur pouvait aussi choisir un 6 cylindres, moins coûteux. Elle fut fabriquée au total, de 1946 à 1948, à 3.487 exemplaires.

TYPE
Carrosserie
Année(s)
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance

F-250 (série F gén. 2)
pick-up bâché
1956
L6 / V-8
3,7 / 4,5 L.
137 / 173 ch (SAE)
ELRIC, Lemoine & Barril :
La Baie des Cochons (2024)
(Spirou Classique, tome 1)

Dans cet album, après s'être délivrée des contre-révolutionnaires cubains qui la retenaient prisonnière près du Pic de l'Aigle, Seccotine est prise en charge par un chauffeur... partisan de Castro ! Elle part ainsi pour La Havane, à bord d'un pick-up FORD série F de 1956, millésime particulièrement reconnaissable à ses montants de pare-brise verticaux. Le modèle dessiné semble bien être un F-250 (il est trop long pour être un F-100, et le F-350 présente deux petits montants verticaux en haut de la benne au lieu d'un seul ici, au niveau de l'axe de roue).
Le véhicule apparaît p. 41 de l'album (ci-dessus).
Né en 1953, le pick-up F-100 et ses dérivés F-250 et F-350 (puis bien plus tard F-150) représente la deuxième génération (1953-1956) du type F - un modèle qui en est aujourd'hui à sa XIVème génération, et est depuis quelques décennies le modèle le plus vendu sur le marché américain !

NASH


Charles Williams Nash (1864 – 1948), ancien cadre de General Motors, fonda NASH Motors en 1916, en rachetant la société Thomas B. Jeffery; cette dernière fabriquait des automobiles sous les marques Rambler (1902-1913 - le nom remontant à 1897 !), puis Jeffery (1914-1917). 
En 1954, Nash fusionna avec la Hudson Motor Car Company, pour former American Motors Corporation (A.M.C.), quatrième plus grand groupe automobile aux États-Unis. Après la fusion, la marque Nash perdura, en parallèle avec Hudson, jusqu'en 1957. En 1958, AMC décida d'utiliser désormais une marque unique, reprenant le nom de l'ancienne marque Rambler, par ailleurs celui du plus emblématique des modèles Nash.
AMC (comprenant alors Jeep), après une petite décennie passée sous pavillon Renault, sera elle-même finalement intégrée au groupe Chrysler en mars 1987.
En 2010, l'usine historique de Rambler (devenu Nash), inaugurée à Kenosha (Wisconsin) en 1902, est définitivement fermée par Chrysler après son divorce d'avec Daimler (2007) et sa propre faillite, puis rasée en 2013...
TYPE
Carrosserie
Année(s)
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance
Poids à vide
Vitesse maxi
0-100 km/h

Metropolitan 1500 (Série III)
Coupé hard-top
1955-1957
4 en ligne
1.489 cc
52 cv SAE / 4500 tr/mn
930 kg
124 km/h
23"
FRANQUIN
Source : Spirou n° 980 du 24-I-1957
(Le Garage de Franquin; 2è éd. 2008)  N/B...
(Marsu-Productions)

En ces temps bénis, l'hebdomadaire Spirou comportait une chronique automobile régulière, illustrée par non moins que Franquin, qui y associait volontiers, à l'occasion, tel ou tel de ses personnages... Début 1957, c'est cet original modèle qui fait l'objet de la Chronique de Starter.
La voiture mise sous la loupe est une NASH Metropolitan 1500, et c'est SECCOTINE qui en tient le volant, au côté de Starter...
Les origines de la Metropolitan remontent à janvier 1950, lorsque William J. Flajole présente une voiture expérimentale : la NXI (Nash Experimental International), un original petit cabriolet 3 places sur châssis Fiat 500. Devant l’accueil globalement positif du projet, Nash sélectionna la firme anglaise Austin (du groupe BMC) pour fabriquer en Angleterre le modèle de série, baptisé Metropolitan, avec des moteurs Austin (A40) 1.200 cc à quatre cylindres, dans une carrosserie de type cabriolet ou "hard-top". La production démarra en octobre 1953, pour le seul marché américain.
En mai 1954, Nash et Hudson fusionnèrent pour former A.M.C., et la Metropolitan fut aussi fabriquée sous ce nom par Hudson, avec un écusson Hudson sur la calandre.
En 1955, la série II se distingue surtout par l'évolution de son moteur Austin 1.200 cc (A40 Cambridge).
La série III, lancée en novembre 1955, traduit une double évolution, mécanique et stylistique. Son moteur devient le 1.500 cc de l'Austin A50; et le style extérieur est rajeuni par l’adoption d'une seyante caisse à deux tons, et d'une nouvelle calandre grillagée.
En septembre 1957, suite à l'abandon par AMC des marques Nash et Hudson, la voiture est vendue sous le seul nom de (Rambler) Metropolitan.
Une ultime série IV apparut en janvier 1959; la principale modification consiste en l'adoption d'un couvercle de coffre (accessible auparavant par le dossier des sièges AR).
La production s'arrêta en avril 1961. Au total, environ 95.000 Metropolitan furent vendues en Amérique du Nord.
En Grande-Bretagne, Austin obtint l'autorisation de vendre des versions spécifiques à conduite à droite, sous la marque (Austin) "Metropolitan". La production démarra en décembre 1956, et s'arrêta en février 1961 (avec quelques éclipses), pour un total d'un peu moins de 9.400 exemplaires (séries III et IV exclusivement).
N.-B. : L'image ci-dessus n'est malheureusement reproduite qu'en N/B dans le "Garage...".




AUSTIN/MORRIS Mini
La Mini première du nom (1959-2000) - initialement : Morris Mini Minor, et Austin Seven (qui deviendra Austin Mini en janvier 1962), sorties simultanément - est une automobile conçue pour BMC (projet ADO 15) par l'ingénieur Alec Issigonis, et fabriquée dans les usines Austin de Longbridge (près de Birmingham) et Morris à Cowley, ainsi qu'à l'étranger (11 pays...). Son originalité technique : c'est une traction à moteur transversal, ce qui en fait une voiture compacte d'une grande habitabilité, avec un comportement routier dynamique.
Elle fut commercialisée sous plusieurs autres marques : Rover, Wolseley, Riley, Leyland. La constructeur italien Innocenti en produisit aussi une version sous licence.
Au total, cette voiture fut produite à plus de 5 millions d'exemplaires !

C'est donc au sein du groupe British Motor Corporation (BMC) que naquit la Mini. BMC fut fondé en 1952 par la fusion de la marque Austin avec le groupe Nuffield (fondé en 1938 par la réunion des marques Morris, MG, Riley et Wolseley). Le siège social du groupe était fixé à Longbridge.
En 1966, BMC fusionna avec le groupe Jaguar (comprenant aussi Daimler (GB), Guy (camions & cars), Coventry-Climax (chariots-élévateurs, moteurs de course)), pour former la British Motor Holdings (BMH).
En mai 1968, la British Leyland Motor Corporation (B.L.M.C.) fut fondée par la fusion de BMH avec la prospère et tentaculaire Leyland Motor Corporation (Leyland, Albion (véhicules commerciaux et cars, 1951), Scammel (véhicules commerciaux, 1955), Standard-Triumph (1960), Foden (1961), ACV [1962; avec : AEC, Crossley, Maudslay (camions), Thornycroft, Park Royal (carrossier)], Bristol Commercial (1965), Riley & Alvis (1967), Aveling-Barford (véhicules de chantier)).
La nouvelle société, regroupant au total près de 100 compagnies (!), fut organisée en 7 divisions, dont celle des voitures de grande série et des véhicules commerciaux légers, comprenant notamment Austin et Morris...

1969 voit l'évolution Mk III de la Mini; à cette occasion, les versions spécifiques Austin Mini et Morris Mini-Minor s'effacent : Mini devient une marque automobile autonome au sein du groupe BLMC.
En 1975, BLMC fit faillite et, nationalisée, devint British Leyland (Limited), comprenant 4 divisions, dont celles des voitures.

N.-B. : Un bref historique de la marque MINI se trouve sur la page des Voitures anglaises de Spirou.
Celui concernant Austin figure sur la page des Taxis européens de Spirou.


MORRIS en bref :

Créée par William Morris et installée à Oxford, la firme produisit, à partir de mars 1913, une première voiture légère à deux places, la célèbre Oxford "Bullnose", à base de composants divers.
Suivirent divers modèles munis de moteurs et boîtes de vitesses d'origine américaine. Après la Première Guerre mondiale, Morris se tourna entre autres vers Hotchkiss pour sa motorisation.
En 1923, W. Morris racheta l'entreprise Hotchkiss Coventry, puis FG Woollard, qui devint Morris Commercial Cars. Il réorganisa leur production de moteurs, l'augmentant de 300 unités par semaine à 1200, et jusqu'à 2000 en 1924.
Avec la réputation de produire des voitures de qualité à prix concurrentiel, les affaires de Morris continuèrent à prospérer. En 1924, sa part de marché supplanta celle de Ford, pour atteindre 51 % du marché intérieur.

En 1924, Cecil Kimber, directeur d'une concession Morris Garage à Oxford, commença à assembler des versions sportives de voitures Morris, sous la marque MG. Elles eurent tant de succès qu'une usine MG spécifique dut rapidement être construite au sud d'Oxford, à Abingdon (Oxfordshire).

En 1928, Morris sort un véhicule économique dont le nom devient emblématique en Angleterre, la Minor.

En 1938, l'entreprise absorbe les marques Wolseley, MG, Riley, qui réunies forment le groupe Nuffield.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il fabrique un tracteur d'artillerie, des chars d'assaut, etc.

En 1948, le nom Morris Minor est donné à un nouveau véhicule, conçu par Alec Issigonis (père de la future Mini), et qui connaîtra un grand succès commercial.

En 1952, le groupe Nuffield fusionne avec Austin, pour constituer la British Motor Corporation (BMC).
En 1968, le regroupement des marques anglaises donne naissance à la British Leyland Motor Corporation (BLMC), puis en 1975, à la société nationale British Leyland Limited (BL).

La marque Morris disparut en 1984, au profit d'Austin, plus populaire.
Toutefois, en Inde, le modèle Hindustan Ambassador, une Morris Oxford série III (1956-1959), fut produite jusqu'en... avril 2015 !
Aujourd'hui, c'est le groupe chinois SAIC (héritier du groupe MG Rover) qui dispose des droits sur la marque.
TYPE
Carrosserie
Année(s)
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance
Poids
Vitesse maxi
0-100 km/h

Mini Mk II
coach
1967-1969
4 en ligne
848 / 998 cc
34 / 38 cv
584 / 630 kg
115 / 128 km/h
23" / 36"
J.-C. FOURNIER :
Joyeuses Pâques, papa
(1971)
Fantasio et le fantôme (H.-S. 4)
(Intégrale tome 9)



Il faut ensuite attendre... FOURNIER pour retrouver Seccotine au volant ! Grâce à lui, cette page peut d'ailleurs légitimement exister : sinon, le Garage de Franquin aurait tout dit... Et, depuis cet épisode, la pauvre Seccotine semble condamnée à la Vespa...
C'est dans un épisode d'hommage à Franquin que l'on voit Seccotine quitter sa Mini devant la villa de Spirou et Fantasio, pour rejoindre les autres héros venus rendre cet hommage mérité à leur "père"...
La Mini de Seccotine est dotée de charnières de porte apparentes : il s'agit donc d'une Mk I ou Mk II, ces charnières devenant ensuite intérieures.
Elle dispose, à l'AR, de phares rectangulaires assez gros : c'est donc une Mk II...
Il pourrait s'agir aussi de la version "sportive" Mini Cooper (Mk II). Dans tous les cas, il semble impossible de préciser s'il s'agit d'une Austin ou d'une Morris...
  SECCOTINE   passagère  
PLYMOUTH
En 1925, Walter P. Chrysler (1875 - 1940) prit le contrôle total de la firme Maxwell-Chalmers, et fonda sa propre société. Tirant ses origines de Maxwell, le modèle bas de gamme à quatre cylindres de Chrysler, la "52", fut repensé en 1928, pour devenir le premier d'une nouvelle marque, Plymouth, s'adressant à la clientèle populaire achetant Ford ou Chevrolet : la Chrysler-Plymouth Model Q. Présentée en juillet 1928, elle était disponible sous six variantes de carrosserie, avec un moteur (d'origine Maxwell) développant 45 cv; plus de 52.000 voitures sont produites dès cette année inaugurale. Le nom "Chrysler" disparaît en 1929 de la plaque signalétique avec l’introduction du modèle suivant, la Plymouth Model U, à la cylindrée légèrement augmentée.
La marque connut d'emblée un grand succès, produisant dès 1931 plus de 100.000 voitures. La millionième Plymouth tombe des chaînes de Détroit en août 1934. Dans les années 1930 et jusqu'à la fin des années '50, elle occupe régulièrement la troisième place en termes de volume de production (derrière Chevrolet et Ford). En 1936, la production annuelle dépasse pour la première fois les 500.000 exemplaires. La 4.000.000ème Plymouth est construite en 1941...
Après la pause des productions civiles rendue nécessaire par l'effort de guerre (1942-1945), la production repart rapidement, pour dépasser dès 1949 les chiffres d'avant-guerre...

Entre 1933 et 1954 la marque ne produisit que des 6 cylindres, puis se lança avec des "V-8" (apparus pour la première fois dans la gamme 1955) dans la course aux chevaux.
Plymouth écoule près de neuf millions d'unités de sa série « standard », baptisée au milieu des années '50 Plaza, Savoy et Belvedere, puis ultérieurement Fury et Gran Fury. Cette série, assez proche des séries « standard » de Dodge et De Soto, autres marques du groupe Chrysler, inaugura chez Plymouth la carrosserie ponton (sans ailes apparentes) en 1948. La lignée s'est éteinte en 1981.
A l'exportation, certaines Plymouth furent rebaptisées Chrysler Junior, De Soto Diplomat ou Dodge Kingsway; en revanche, la marque eut la priorité pour les modèles "compacts" (Valiant) ou sportifs (Barracuda).
C'est pour contrer le succès croissant des petites voitures (compactes) importées d'Europe ou du Japon, que le groupe Chrysler lance en 1959 la Plymouth Valiant, animée par un 6 cylindres de 101 cv; elle sera arrêtée en 1975, après plusieurs évolutions de carrosserie (3,4 millions d'unités produites). C'est aussi en 1959 que la (11.000.000ème) onze millionième Plymouth sort des chaînes...
Le coupé fastback Plymouth Barracuda  (300.000 unités) est lancé en 1964, et arrêté en 1974. C'est la réponse du groupe Chrysler à la demande d'un modèle sportif par la clientèle jeune. À partir de 1970, la Barracuda partage sa carrosserie avec la Dodge Challenger. La même année sort le coupé Duster, au succès éphémère, établi à partir de la Valiant.

Mais la marque va perdre de plus en plus d'adeptes dans les années 1970 et surtout 1980, pour devenir presque marginale dans les années 1990. Depuis la crise pétrolière de 1973/1974, le groupe Chrysler ne parvenait plus à vendre ses grosses voitures. Au bord de la faillite, il a même dû vendre en catastrophe, en 1978, ses filiales européennes Chrysler-France (ex-Simca) et Chrysler-UK (ex-Rootes). À partir du milieu des années 1970, Plymouth est donc victime de la mauvaise santé générale du groupe; mais les décisions prises par la direction ont plus particulièrement aggravé les difficultés de la marque. En effet, si Dodge peut jouer la carte jeune et sportive et Chrysler celle du confort et du luxe, l'image de Plymouth reste brouillée. Le créneau de la voiture populaire n'est plus approprié, la clientèle américaine s'étant régulièrement embourgeoisée depuis des années. Les marges sont par ailleurs plus faibles sur les voitures populaires que sur les modèles de gamme moyenne et haute. Les dernières Plymouth à voir le jour, et particulièrement les Volaré, Acclaim, Laser, Neon ou Breeze (qui remplace l'Acclaim), ne seront plus, pour la plupart, que des modèles Dodge ou Mitsubishi (alors lié à Chrysler depuis les années '70) sous l'écusson Plymouth...
Le dernier modèle Plymouth sera la Prowler, qui rend hommage à l’art des hot-rods, mais bénéficie techniquement des concepts les plus avancés, et n’a aucun équivalent dans le reste de la production mondiale. Présentée pour la première fois sous forme d'étude de style au Salon de Détroit 1993, la Prowler reçut un accueil si chaleureux que Chrysler décida de la commercialiser en juillet 1997. La Plymouth Prowler a été produite en 1997, puis de 1999 à 2001.
D'autres prototypes seront encore présentés de 1994 à 1999 (Expresso, Pronto spyder, Voyager XG,...), mais sans suite...

En 1998 intervient la fusion (à l'allemande... Comprendre : le rachat) du groupe Chrysler avec Daimler-Benz (Mercedes), En 2000, la production de Plymouth tombe à 108.546 voitures, moins de la moitié de ce qu'elle était dix ans plus tôt (... et 4 fois moins que de Dodge en 2000) ! Le groupe DaimlerChrysler ne trouvant plus la marque rentable, Plymouth s'efface définitivement du paysage automobile mondial en 2001 : la dernière Plymouth, une Neon, a été assemblée le 28 juin 2001; 38.657 Plymouth seront construites cette dernière année...
NB : Après la disparition de Plymouth, la Prowler sera vendue sous la marque Chrysler (2001 - 2002); la production totale en sera de 11.702 véhicules.
TYPE
Carrosserie
Année(s)
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance
Empattement
Poids à vide
Vitesse maxi
0-100 km/h

Special Deluxe (P-18)
berline (4-door sedan)
1949
6 en ligne
3.569 cc
97 cv (SAE) / 3600 t/mn
301 cm
1.475 kg
131  km/h
21,1"
André FRANQUIN :
La Corne de rhinocéros  (1953)
(Intégrale tome 3)


Au début de La Corne de rhinocéros, nos amis ont sauvé l'ingénieur Roulebille d'une bande de malfaiteurs. Mal en point, il leur a remis une enveloppe contenant les plans de la Turbotraction, à charge pour eux de les transmettre à Martin, le pilote de Turbot, qu'ils devraient trouver à l'Hôtel de la Gare, à Poissifflet... Adresse que la rusée (et toute fraîche journaliste) Seccotine leur extorque !
Spirou et Fantasio se redent dès le lendemain matin à cet hôtel, que Martin vient de quitter. Arrive un Taxi Bleu, d'où descend... Seccotine, venue y retrouver nos amis !

Franquin ne nous donne qu'une vue AR du taxi, mais la précision de son trait suffit à établir deux points : il s'agit d'une voiture du groupe Chrysler, et elle est du millésime 1949 !
Pour la marque (celle du groupe), aucun doute n'est permis sur ce modèle, qui y inaugure la ligne "ponton"... Et ce sont les feux AR placés en prolongement d'un petit aileron chromé qui détermine le millésime : dès 1950, l'aileron disparaît, et les feux AR redescendent dans le prolongement de l'aile.

Pour aller plus loin, il faut s'arrêter sur la baguette chromée de l'aile AV qui, sur le dessin, s'arrête clairement avant la portière AV. Or, dans la réalité, ce trait est spécifique aux Plymouth : sur les autres modèles 1949 du groupe (Chrysler, Dodge, De Soto) aux lignes analogues, cette baguette se prolonge sur les portières AV... La marque Plymouth étant la plus économique du groupe Chrysler, il est d'ailleurs logique d'y choisir cette marque pour un taxi !
Dernier point : quel modèle Plymouth ?.... Là, c'est la présence du sabot d'aile AR chromé qui indique que l'on a affaire à une Special DeLuxe, la berline DeLuxe (très légèrement moins chère) en étant dépourvue...
Ci-dessus, à droite, une photo de la Plymouth Special DeLuxe berline 1949 vue de l'avant... Son châssis (P-18) a un empattement de 3 m. Plymouth vendit plus de 250.000 exemplaires de ce modèle 1949.
Pour l'année-modèle 1949, Plymouth commença par prolonger ses modèles de 1948 (châssis P-15), avant d'en lancer de nouveaux, les séries P-17 et P-18, correspondant à deux longueurs d'empattement différentes.
Noter qu'en un temps ou les gouvernements étaient soucieux d'assurer du travail à leurs concitoyens, les Chrysler (Chrysler, DeSoto, Dodge et Plymouth) - comme bien d'autres productions automobiles étrangères -  étaient (et depuis 1926) assemblées en Belgique, à Anvers, pour le compte de l’importateur. Le site avait été reconstruit en 1945. Il fermera en 1959...
Durant l'année 1952 par exemple, il avait assemblé 6.000 véhicules. Dans la première moitié des années 1950, la Belgique était aussi, proportionnellement, le plus gros "importateur" de voitures américaines...

PORSCHE
Ferdinand Porsche (1875 - janvier 1951), autodidacte de génie à l'instar d'un Louis Renault, rejoint au tournant du siècle la firme autrichienne Lohner, pour qui il développa sa toute première voiture ("P1"), la Egger-Lohner C.2 Phaéton Elektromobil, mue par 2 moteurs électriques (logés dans le moyeu des roues avant), présentée à Vienne en juin 1898. Une version à 4 moteurs, un par roue, fut présentée sous le nom de (Lohner-Porsche) Toujours-Contente à l'Exposition universelle de Paris en 1900, où elle remporta une médaille d'or.
Porsche en dériva un véhicule hybride (essence-électrique), la  Lohner-Porsche "Mixte", présentée au Salon de l'Auto de Paris en 1901. Elle connut un vif succès, avec plus de 300 châssis produits jusqu'en 1906, date à laquelle la production s'arrêta. La modeste et peu ambitieuse firme Lohner l'en remercie en le... congédiant (!), et Ferdinand Porsche part alors exercer ses talents chez Austro-Daimler, puis en 1923 chez Daimler, à Stuttgart...

Début 1931, il fonde avec succès sa propre société - bureau d'études à Stuttgart, avec son fils Ferry (21 ans !). Parmi les nombreux projets qu'ils conçoivent, on peut distinguer entre autres la Zündapp Type 12 de 1931 et la NSU Type 32 de 1934, premières esquisses de la future Volkswagen KdF.
En 1933, Ferdinand Porsche répond en effet aux instances d'Hitler pour développer un modèle d'automobile démocratique, qui sera commercialisé en 1938 sous le nom de « Volkswagen » (« voiture du peuple »), ou KdF-Wagen  (et surnommée plus tard Coccinelle, en raison de ses formes arrondies).

1938 voit la création de la Porsche Type 64 (également nommée VW Type 60K10, ou VW Aerocoupe), une sportive aérodynamique hautement profilée, souvent considérée comme la première véritable Porsche avant l'heure. Elle était destinée à la course Berlin-Rome de 1939, qui n'eut jamais lieu... Elle utilise un châssis KdF Type 60, avec son moteur à quatre cylindres à plat cubant 985 cm³, mais poussé à 50 cv, le double de l'original, ce qui permet à la voiture d'atteindre 160 km/h ! La carrosserie, en aluminium, était fabriquée à la main chez Reutter; son dessin, créé par le Porsche Büro et testé en soufflerie, dérive de celui de la Type 114, une étude qui ne verra jamais le jour.

Durant la guerre, Porsche participe au développement de plusieurs modèles de chars pour l'armée allemande.
En 1944, son bureau d'étude déménage à Gmünd, en Autriche, où vient s’établir la famille Porsche, puis lui-même après sa libération par les autorités françaises qui l'ont fait prisonnier.

Le troisième modèle de Porsche fut la 356, de 1948, une Volkswagen Coccinelle modifiée, disponible en coupé ou cabriolet. Elle était produite à Gmünd;  mais, après y avoir construit quarante-six voitures (les chiffres varient très légèrement selon les sources), la société Porsche put récupérer en avril 1950 son usine de Zuffenhausen (près de Stuttgart), où elle avait déménagé en 1938. Ferdinand mourut peu après, et c’est son fils Ferry qui prit les rênes. Les dernières 356 sortirent avec un quatre cylindres à plat totalement conçu par Porsche.

Lui succède la 911, dont la version définitive fut présentée au Salon automobile de Francfort en septembre 1963 (sous le nom « 901 », écarté à cause de Peugeot). Elle garde un air de famille prononcé avec les 356, dont cette première génération reprend les principaux codes visuels. Mais le moteur est maintenant un six cylindres à plat de 2 litres, plus léger, refroidi par air, toujours placé à l'arrière. Depuis, la 911 n'a cessé d'évoluer, et reste le modèle emblématique de la marque.

Ayant entrepris (à partir de 2005) d'<<avaler>> Volkswagen , Porsche se trouva avoir "les yeux plus gros que... la caisse" (!), et dut au contraire, en 2012, se résoudre à être satellisé par VW, qui en deviendra seule propriétaire en 2018 (Porsche détenant pour sa part 31,4% de VW !). Mais, comme l'a fait Fiat pour Ferrari, VW envisagerait d’introduire Porsche en Bourse...

  En mai 2011, Porsche a présenté un prototype de voiture électrique : le Boxster E, en plusieurs versions. Suivit en 2015, au Salon de l'automobile de Francfort, le véhicule d'étude « Mission E », une berline à propulsion totalement électrique se voulant très performante, avec ses 600 ch. Elle débouchera, en 2019, sur la sortie effective de la berline Taycan 100% électrique.
Après avoir introduit des motorisations hybrides sur plusieurs de ses modèles lors des dernières années (Panamera, Cayenne et 918 Spyder), Porsche a annoncé que la prochaine génération de 911 pourrait utiliser cette technologie dans un avenir proche.

En 2023, le chiffre des ventes de la marque s'établissait à 320 221 exemplaires (en hausse de 3%), la Chine restant son premier marché, devant les États-Unis et l'Allemagne. Son modèle le plus populaire est le gros SUV Cayenne (3ème génération), commercialisé depuis 2017.

En compétition automobile, Porsche est auréolé d’innombrables succès, dont 19 victoires aux 24 Heures du Mans (entre 1970 et 2017), un record !
En F.1, la présence de Porsche se subdivise en 2 périodes :
  • 1958-1964 : Porsche engage d'abord des F2, puis, pour la nouvelle formule 1,5 L, des F1 types 787 et 718 (ex-F2, 4 cyl. à plat) en 1961, et 804 (8 cyl. à plat) en 1962 : une seule victoire avec la 804, au grand-prix de l'A.C.F. (circuit de Rouen) 1962, pilotée par Dan Gurney.
  • 1983-1987 (la période glorieuse) : Porsche et son nouveau propulseur 1,5 L. V6 Turbo motorisent l'alors prestigieuse écurie McLaren (modèles MP4), avec laquelle tous deux remportent 25 grands-prix et 3 titres de champion du monde des pilotes (Lauda, 1 / Prost, 2), ainsi que 2 titres des constructeurs (1984-1985).

Noter que Porsche a aussi fabriqué, de 1956 à 1963, des.... tracteurs agricoles !
Dès 1937, Ferdinand Porsche présente un prototype de "tracteur du peuple", ressemblant à un kart doté d'un bicylindre en V de 12cv refroidi par air.
Après guerre, Allgaier, constructeur d'outils agricoles, s'intéresse au projet. En 1949, après accord, sort le Allgaier Porsche AP 17, mû par un deux cylindres de 18 cv. Cette gamme perdura jusqu'en 1956.
En 1956 est lancée la nouvelle marque de tracteurs Porsche-Diesel, de couleur rouge, comprenant les modèles : Junior (héritier de l'Allgaier A111), Standard, Super et Master (14 cv, 25 cv, 38 cv, 50 cv )...
... En 1963, Renault reprit la division "Tracteurs" de Porsche, qui arrêta sa propre production pour importer la gamme Renault-Agriculture en Allemagne.
Au total, plus de 125 000 tracteurs Porsche auront été construits.
TYPE
Carrosserie
Année(s)
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance
Empattement
Poids
Vitesse maxi
0-100 km/h

356 A 1600 S
Speedster
1956-1958
4 à plat
1582 cc
75 cv / 5000 tr/mn
210 cm
1100 kg
175  km/h
12"
André FRANQUIN :
Source : Spiroun° 959 du 30-VIII-1956
(Le Garage de Franquin; 2è éd. 2008)
(Marsu-Productions)


Starter essaie ce petit bolide sur les routes luxembourgeoises. Il y a convié Seccotine, qui semble apprécier la virée, même comme "simple" passagère !
Comme l'indique le titre, il s'agit ici d'une 356A Speedster 1600. La puissance annoncée étant de 70 cv (75, en fait...), il s'agit même d'une 1600 S.
La carrosserie "speedster" est apparue en 1955, mais il n'y avait pas encore de version "1600"; elle disparaît pour l'année-modèle 1959, où elle est remplacée par un nouveau type de cabriolet, aux lignes analogues.
Esthétiquement, cette forme de poignée de coffre avant allongée est apparue en 1956, de même que la baguette chromée de bas de caisse; de plus, cette année-là, le pare-brise devient bombé, alors qu'auparavant il était en "V" ouvert (horizontalement).
Compte tenu de la date de l'article, il ne peut bien sûr s'agir que d'un modèle 1956; mais, sous ce seul angle, le dessin correspond à un modèle 1956-1958 (une vue AR permettrait de différencier, d'après la forme des feux).
WILLYS Motor

(Voir un résumé succinct de l'histoire de Willys sur la page des Jeep de Spirou.)
Rappelons ici qu'en 1953, Henry J. Kaiser et J. Frazer (Kaiser-Frazer) se portent acquéreurs de Willys-Overland, renommé alors Willys Motor. La firme lance en 1954 la CJ5, qui renouvelle du tout au tout la gamme Jeep. Elle reprend la caisse du modèle militaire M38 A1 (ou MD) de 1952, première Jeep à présenter des ailes AV arrondies. Visuellement, la CJ5 s'en distingue par sa roue de secours fixée latéralement , et non plus à l'AR.
TYPE
Année(s)
Moteur
Nb. de cyl.
Cylindrée
Puissance
Poids
Vitesse maxi

CJ-5
"pick-up"
1954-1983
4
2.199 cc
75cv/4000 t/m

100 km/h
ELRIC, Lemoine & Barril :
La Baie des Cochons (2024)
(Spirou Classique, tome 1)

Dans ce premier album "officiel" de la série Spirou Classique, dont l'action se passe en 1961, l'armée de Fidel Castro utilise des Jeep de ce modèle. Che Guevara en dispose d'un exemplaire à son usage personnel; il a l'occasion, à deux reprises, de conduire Seccotine : une première fois pour l'emmener des locaux du journal Tribuna de La Habana jusqu'à un club du centre-ville, El Papagayo, où se tient une cérémonie importante en présence du Lider maximo (!). La seconde fois, sur un appel de Seccotine, il la conduit de la Comendencia General de la Police jusqu'à la prison de la Cabaña... soi-disant pour en délivrer Spirou !...
N.-B. : L'illustration ci-dessus provient de la "Une" du journal Spirou n° 4491 du 8-V-2024; cette Jeep est dessinée bien plus finement dans l'album...
Sélection de miniatures au 1/43ème
 




VITESSE    (réf. VE36255)

Une miniature en zamac et plastique aux couleurs mêmes du dessin de Franquin !
VITESSE    (réf. L074A)

Modèle en zamac et plastique de la MORRIS Mini 1000 MKk II Super de Luxe 1967.

MINICHAMPS   (réf. ?)

Reproduction en zamac et plastique du speedster 1600 de 1956.